Elle a peut-être déjà emballé votre dernière commande : la nouvelle machine d’emballage dans l’entrepôt de Wohlen.
Team Phoenix, Zürich · le 11.10.2018
Traduction : Anne Chapuis
La raison? Nous avons eu la chance de déballer notre première machine d’emballage automatique (non, elle ne s’était pas emballée toute seule). Avec la croissance constante de notre entreprise, les exigences et les défis auxquels est confronté le département des sorties de marchandises croient aussi.
Aux pics d’affluence, jusqu’à 27 000 commandes par jour sont traitées dans notre entrepôt central de Wohlen. Ces dernières doivent être rapidement emballées pour que nous puissions tenir quotidiennement notre promesse de livraison le jour suivant. Comme nos stations d’emballage manuelles arrivent à leurs limites de capacité physique et que l’espace limité ne peut être utilisé de manière raisonnable qu’avec une automatisation partielle, nous avons décidé d’utiliser des machines d’emballage. Dans une première phase, une machine d’emballage de type «CW1000» de l’entreprise CMC, affectueusement appelée «Packy McPackface», devrait remédier à la situation avant l’arrivée d’une autre machine.
Le but de cette solution est de soulager nos employés de la sortie de marchandises, dont les compétences seront plus sollicitées lors de l’emballage d’articles fragiles, volumineux ou encombrants. L’intégration de «Packy» à notre logiciel logistique existant était un défi passionnant. Jusqu’à son intégration, il nous a tenus en haleine.
Principe
«Packy» est le rêve de tous les fans de technologie et n’impressionne pas que les enfants. Suivre le chemin d’un article – du moment où il entre dans la machine jusqu’à ce que l’étiquette soit imprimée sur l’emballage final – prêt à être envoyé, est fascinant. Pendant que les produits sont transportés vers la machine sur un tapis roulant, la machine mesure leurs dimensions exactes en quelques secondes et coupe ensuite un carton approprié de sorte qu’aucun matériau d’emballage inutile ne soit gaspillé. Les articles sont ensuite conduits dans les cartons déjà préparés et, si besoin, d’autres documents comme le prospectus ou le bon de livraison peuvent être ajoutés avant que les cartons ne soient pliés et fermés. Le processus d’emballage se termine par l’ajout de l’étiquette qui dispose de toutes les informations nécessaires à la Poste pour l’envoi. Ce processus se répète environ 700 fois par heure.
Plier…
…Fermer…
… Mettre l’étiquette
Pour que «Packy» sache ce qui doit entrer dans un colis et ce qui doit être imprimé sur l’étiquette, nous lui livrons des données provenant de notre propre ERP. Le défi pour notre équipe de développeurs Phoenix était d’intégrer «Packy» dans le processus d’emballage de l’ERP existant; ce qui signifiait aussi l’intégration technique à notre système.
Phase de concept (PoC)
Chez Digitec Galaxus AG, nous misons, entre temps, de plus en plus sur le cloud computing. C’est pourquoi, au cours du projet, nous avons eu la possibilité d’implémenter l’interface entre l’ERP et «Packy» dans un module séparé dans le cloud. De manière classique, «Packy» communique via TCP socket, une forme de communication que nous n’avions encore jamais utilisée auparavant. Par conséquent, nous avons d’abord dû définir qui jouerait quel rôle, c’est-à-dire qui serait le serveur et qui serait le client. Au final, nous avons décidé que «Packy» serait le client et que notre module cloud serait le serveur. Comme «Packy» est fait simplement, il n’a besoin des données que sous forme de strings, qui doivent être compris comme des évènements: ce sont des demandes et des réponses entre «Packy» et le serveur.
Le processus de développement.
En voulant implémenter le module serveur dans le cloud, nous avons découvert de nouveaux horizons dans notre solution logicielle logistique. Pour cette raison, les équipes de développement impliquées ont fait beaucoup de travail de pionnier dans ce domaine. Pour notre environnement, nous avons choisi un cluster Kubernetes, car ce dernier est extrêmement compact, est rapidement déployé, s’adapte bien et ne consomme presque pas de ressources. Aussi innovante que cette décision ait pu être, elle nous a causé beaucoup de tracas pendant le développement. Une communication stable et rapide entre le serveur et l’ERP était, par exemple, difficile au début. Un Azure Service Bus est aussi utilisé et configuré pour transférer les données via des messages queues entre l’ERP et le module serveur. Car: «Packy» a d’abord besoin d’informations du système ERP pour emballer un colis. Ensuite, il doit indiquer à l’ERP que le colis a été emballé avec succès pour que les données placées là-bas puissent être actualisées et que le colis soit marqué comme «envoyé». En plus du module cloud, un nouveau module de réception des messages a été installé pour que l’ERP puisse traiter ces messages.
Déroulement
La communication ci-dessus de «Packy» avec le module serveur est une partie importante de l’intégration. Une partie tout aussi importante est l’intégration de «Packy» à notre flux de travail pour l’emballage du côté de l’ERP, car sans préparation correcte de données dans l’ERP, «Packy» ne peut rien faire avec les articles qui lui sont transmis pour l’emballage. Le flux de travail modulaire pour l’emballage dans l’ERP a, auparavant, été adapté comme suit :
Les employés identifient les articles à envoyer à l’aide d’un code-barres et, si besoin, les regroupent à l’aide d’une machine à banderoles. En parallèle, une petite étiquette avec un code QR est imprimée et collée sur les articles. En même temps, l’ERP envoie les données du colis, nécessaires à «Packy», à notre module cloud (serveur). Là-bas se trouve, entre autres, le code ZPL pour l’étiqueteuse qui reçoit le contenu de l’étiquette, comme le numéro du colis.
L’article à emballer s’approche de «Packy» sur un tapis roulant où un lecteur de code-barres scanne automatiquement le code QR et demande les informations du colis appartenant à l’article au serveur. Ensuite, les dimensions des produits à emballer sont vérifiées par «Packy» et le carton en question est préparé et ajusté. Alors que l’article passe dans la machine, le serveur et le client («Packy») échangent des évènements en continu. Le résultat est que nous savons toujours où se trouve le colis et pouvons, si besoin, donner des informations supplémentaires à «Packy» pour effectuer l’étape suivante. Ces données peuvent, entre autres, inclure les informations sur le fait de savoir si un bon de livraison doit être joint à l’article ou si l’objet a été, entre temps, retiré manuellement de la machine.
Pour terminer, «Packy» colle l’étiquette de l’adresse sur le colis prêt à être envoyé. Ensuite, «Packy» scanne le code-barres collé sur le colis pour vérifier que ce dernier est le même que le code-barres que nous avons donné au début et pour s’assurer que le colis va à la bonne adresse. Si, après cette étape, tout est OK, le module cloud donne le feu vert à l’ERP pour modifier les données dans l’ERP et marquer le colis comme «emballé».
Le revers de la médaille: il se peut aussi que, par erreur, nous donnions des articles trop gros à «Packy». Dans ce cas, il est prévu que la machine éjecte ces articles après avoir vérifié leurs dimensions. Dans ces cas-là, nous avons la possibilité d’emballer à nouveau ces articles problématiques avec la machine ou même de manière manuelle. Chacune de ces erreurs est enregistrée et suivie dans notre portail Azure où nous avons mis en place un dashboard clair. Ce dernier est affiché sur un grand téléviseur au poste de travail des développeurs. Dans Azure, nous utilisons les notifications automatiques (alerts) et le dashboard pour être informés en continu des erreurs et pouvoir, en cas d’urgence, réagir rapidement et de manière adéquate.
Bilan
L’intégration de «Packy» à notre système était un projet très passionnant et plein de défis. Nous avons dû nous occuper de nouvelles technologies et avons acquis beaucoup de savoir-faire. Conformément aux attentes, l’utilisation de nouvelles technologies entraîne toujours des défis, qui entraînent parfois des obstacles imprévus: les services cloud ou l’installation d’un canal de communication crypté entre «Packy» et le module cloud ont suscité un certain nombre d’inquiétudes. L’utilisation des machines d’emballages et de colis «sur mesure» permettra à l’avenir de réduire la quantité d’emballage et de matériaux de remplissage; un plus pour l’écologie et l’économie.
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